La littérature de jeunesse : « Des premiers contes à nos albums ».

Un peu d’histoire : 

La littérature de jeunesse est l’une des seules littératures qui se définit par son public et non par son « type ». En effet, elle est orientée vers un groupe de lecteurs cible qui se crée selon des tranches d’âges. La littérature de jeunesse vient après les livres d’éveil réservés davantage au plus petits.

                Elle a pour but d’instruire l’enfant tout en étant plaisante. Pour cela la littérature de jeunesse utilise beaucoup le conte de fée et le merveilleux.  Elle semble exister depuis la période antique, mais s’exprime de manières  différentes. Elle fut d’abord davantage orale et basée sur de courtes histoires pour s’écrire petit à petit.

                Néanmoins, la littérature de jeunesse telle que nous la connaissons débute en Europe avec Les Fables (1668-1678) de La Fontaine écrites pour l’éducation du jeune Dauphin, les contes de Perrault (1691) mais aussi ceux des frères Grimm (1812 et 1815).

 Ce n’est finalement qu’au milieu du XIXe siècle qu’elle apparait telle que nous la voyons aujourd’hui.  Elle se construit autour de contes mais aussi d’histoires plus réalistes mettant en scène des héros malmenés mais finalement récompensés de leurs vertus.

De nombreux auteurs vont se pencher sur la littérature de jeunesse, à l’exemple de Georges Sand, Charles Dickens, Alphonse Daudet, Jules Verne….

Ces auteurs et leurs écrits n’étaient pas uniquement dédiés à l’enfance mais pouvait faire l’objet d’un échange entre parents et enfants. Ils sont vus à postériori comme étant destinés à un public « jeune ».

Jules Verne aura notamment fait rêver des générations avec  Voyage au centre de la Terre (1864), Vingt mille lieues sous les mers (1870), ou encore Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873).

1946

1979

Le premier auteur à s’être réellement tourné vers l’écriture de jeunesse est Jeanne-Marie Leprince de Beaumont avec La Belle et la Bête, un conte qu’elle destine aux enfants. Elle sera suivie par la comtesse de Ségur avec notamment Les malheurs de Sophie (1858). Cette trilogie a connu de nombreuses adaptations notamment cinématographiques (1946 et 1979) mais aussi théâtrales  et  télévisuelle (animation).

C’est au XXe siècle que la littérature de jeunesse se diversifie avec la presse jeunesse, qui reprend le projet de Jules Hetzel qui publie le Nouveau magasin des enfants en 1843,puis, en 1864, le Magasin d'éducation et de récréation destiné à la lecture en famille. Cette diversification se fait aussi au travers de l’appropriation de chefs d’œuvres  qui n’étaient pas considérés comme « enfantins » tel le Petit Prince de Saint-Exupéry.  

Cette diversification passe aussi par la création de collections telles que « La bibliothèque rose » ou « la bibliothèque verte ». C’est notamment à travers ces bibliothèques qu’il va y avoir une diversification des modèles.  Des héros tels que Fantômette, Martine, Le club des cinq, Alice permettent d’autres identifications pour les enfants.

                C’est surtout à partir des années 1970 que les éditeurs créent des éditions jeunesse ou des collections spécialisées dans lesquelles tous les nouveaux sujets de l’époque sont abordés.  De la même manière l’illustration qui était une aide aux lecteurs débutant devient un art  et est publiée en périodique puis petit à petit en album (Spirou, Gaston Lagaffe…).

D’autres thèmes sont utilisés comme pour la série « Chair de Poule » qui est une collection de « mini-polar » pour enfants.

Les héros d’enfance ont changé avec la société, les héros ne sont plus des enfants sages et réels mais peuvent être aujourd’hui des personnages inventés et parfois irréels non humains ou partiellement.  La littérature de jeunesse s’est beaucoup diversifiée mais aussi développée, ce qui fut remarqué au Salon du livre de 2006.

Elle a aussi investi nos écrans avec de nombreuses adaptations en dessins animés ou en films.

A.L. & C.D.